Dispositif emploi senior – “Avant le stage et aujourd’hui, c’est le jour et la nuit !”

On avait fait le 25 août 2014, le lancement de ce nouveau dispositif et des espoirs qu’ils suscitaient chez les 18 demandeurs d’emploi concernés. 6 mois plus tard, où en est-on ? Le préfet était à Mirecourt cet après-midi pour une évaluation. Mirecourt fait des petits. Le Club 50 démarre à Neufchâteau avec 10 personnes et un autre se prépare à Vittel avec 12.

Une expérimentation qui suscite un véritable intérêt des autorités et des élus car le chômage des seniors est un vrai problème. “Cette année, il a encore augmenté de 8% pour les plus de 50 ans et de 30% quand ils cumulent un chômage de plus de 3 ans, déclare Gilbert Payet, préfet des Vosges. Nous devons poursuivre cet effort, surtout pour les chômeurs longue durée“.

Aucun abandon

Première constatation, aucun abandon en cours de session. les 18 stagiaires ont été jusqu’au bout et même plus ! Une personne, qui a trouvé un CDD, continue à participer sur ses temps de repos. “Quand on sait que pour la garantie jeunes, le taux d’exclusion et d’abandon est de 15%, c’est déjà une réussite !”, commente le préfet.

De la défiance et de la rancoeur envers le système

Au départ, certaines personnes sont venues par crainte de la radiation et de la défiance vis à vis du système qui les a malmenées, puis petit à petit, le comportement a changé. La rancoeur a disparu et on a commencé à entendre des choses comme “j’existe ici”, “on s’occupe de moi”, finalement, ça vaut encore la peine d’essayer”, “On n’est pas tout seul”, “On arrête d’attendre, on y va”, témoigne une accompagnatrice.

Le pire des moins que rien

Quand on a passé 26 ans dans une entreprise, le jour où on est licencié, on perd tout. On se dit qu’on n’est plus bon à rien. C’est une sacrée claque, une remise en question”, explique François Germain. “Quand ça m’est arrivé, je pleurais tout le temps” complète Frédérica Miguet. “Je me sentais pire des moins que rien et je m’étais complètement renfermé“, poursuit Henry Stéphan.

Le chômage, c’est l’effondrement !

Tout ce qui avait été construit, disparait. La vie sociale s’écroule. Vous n’êtes plus rien … C’est , le ressenti de toutes ces personnes qui avaient toujours travaillé avant que ça leur tombe sur la tête. Souvent, ce mal être fait fuir amis et compagne et on se retrouve seul avec son blues et son amertume. Et ça, ils l’ont partagé ! Ils ont compris que les autres vivaient le même enfer qu’eux.

Le groupe les a portés

Et certains y ajoutent le handicap professionnel, abîmés par le travail. “Moi, j’avais la chance d’être en bonne santé !”, remarque François Germain. Ça permet de mettre ses maux sur la table et de relativiser. Peut-être après tout que ce n’est qu’un accident de la vie. Ils ont échangé, partagé des ressenti, des vécus, des avancées, mais aussi des tuyaux, des adresses. Ils se sont soutenus les uns, les autres et le groupe les a portés.

La confiance, ça change tout !

“On a retrouvé la confiance et ça change tout !” . Ils sont là avec le sourire. Ils racontent, plutôt à l’aise. Ils appréhendaient et finalement témoigner est naturel, parce qu’ils ont envie de dire ce qu’ils ont vécu.”Des stages comme ça, il faudrait qu’il y en ait beaucoup”, s’enthousiasme Thierry Millot, car avec la confiance retrouvée, on peut s’engager vis à vis de nous-même avec ce qu’on est”. “C’est le jour et la nuit entre avant et maintenant !, confie Henry Stéphan. Il y a encore beaucoup de travail, mais ça va aller parce que aujourd’hui, j’en ai envie !”.

Alternance de suivi individualisé et de temps collectifs

Ce qui est important, c’est que vous puissiez le dire !”, assure Yves Séjouné, maire de Mirecourt. Sur les 18, 4 ont du travail, une est en cours d’agrément d’assistante maternelle, 2 attendent des réponses, 2 sont réorientés et 7 sont reconnus travailleurs handicapés. Il reste encore du chemin mais la pompe de la motivation est réactivée et avec la volonté d’aboutir. La recette pour reconquérir le travail, est une alternance de suivi individualisé pour débroussailler la situation et sortir la tête de l’eau et de temps collectifs pour vivre ensemble ces offensives. L’idéal pour Franco Frédérici, directeur du Pôle emploi des Vosges, serait la mise en place d’un tel dispositif sur chaque secteur.

http://www.actu88.fr/un-nouveau-programme-pour-accompagner-les-seniors-vers-lemploi-sur-le-secteur-de-mirecourt/

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