Maternité de Remiremont – Unanimité contre la fermeture !
C’est le tollé général ! Les élus de la montagne mobilisent. Ils ont argumenté de manière étayée sur la nécessité de garder leur maternité à Remiremont, mais aujourd’hui, les “gaulois” s’arment et confirment qu’ils iront jusqu’au bout, c’est-à-dire jusque devant la justice. “Ceux qui prendront cette décision devront en assumer les risques et les drames inévitables !”, déclare François Vannson.
La maternité fonctionne bien. La maison de naissance est attractive pour les parents comme pour les professionnels.
Le report des naissances sur Épinal est un leurre
François Vannson, président du Conseil départemental, a construit son argumentaire point par point. “Si la maternité de Remiremont est menacée aujourd’hui, c’est simplement pour renforcer celle d’Épinal qui est fortement concurrencée par la maternité privée, explique le président. L’Agence régionale de santé (ARS) espère que les naissances se reporteront sur Épinal, mais nous savons que c’est faux !”.
Décision attendue pour le 10 mars
L’ARS doit rendre sa décision le 10 mars. “L’ARS va prendre sa décision sur le rapport d’un consultant, dont il n’a jamais été fait mention devant nous, déplore Véronique Mathieu, conseillère régionale. Les gens ne comprennent pas ce qu’il se passe. Cette maternité fonctionne très bien et on veut la fermer. Ce sont encore les femmes qui seront impactées en premier lieu. Ce seront elles qui seront exposées”.
Une vallée fantôme
“N’oublions pas que l’hôpital avec ses 1000 équivalents temps plein est le premier employeur de la vallée, poursuit Valérie Jankowski, conseillère départementale du secteur de Remiremont. Si la maternité ferme, nous allons perdre beaucoup d’emplois et ce sera la cascade : départ des populations, fermeture des écoles, des services et des commerces et la conséquence sera progressivement la création d’une vallée fantôme”.
Si on voulait nous fragiliser, on ne s’y prendrait pas autrement !
“La dimension territoriale est un enjeu essentiel, tempête Daniel Gremillet, sénateur. On a cette capacité en France à gérer des problèmes en oubliant la dimension territoriale ! Derrière la carte, il y a une réalité, une vallée, des hommes et des femmes. La dimension territoriale justifie à elle seule le maintien de la maternité. Si on voulait nous fragiliser pour le futur, on ne s’y prendrait pas autrement”.
Contradictoire !
L’aberration, c’est qu’il y a 2 discours contradictoires. Celui du Président de la République qui promet pour 2017, une organisation qui permettra à tout habitant de ne pas être à plus de 30mn d’un service d’urgence et la fermeture de la maternité, qui inexorablement entraînera la fermeture de l’hôpital et des trajets beaucoup plus longs ! On parle de développer l’économie circulaire, de redonner une dynamique aux territoires et on les déshabille en concentrant tous les services sur les agglomérations.
C’est un problème d’aménagement du territoire
“Il est impensable que nos territoires soient privés d’un service qui fonctionne parfaitement, enchaîne Jérôme Mathieu, conseiller départemental de La Bresse. C’est un coup bas ! C’est un problème d’aménagement du territoire. Les vallées ont des conditions spécifiques d’accueil des touristes et de transport, on ne peut pas les occulter. Les élus et les habitants de notre secteur ne comprennent pas et ne veulent pas de cette décision. Il y a unanimité des conseils et des élus pour défendre la maternité”.
On marche sur la tête !
“On marche sur la tête ! s’insurge Philippe Faivre, conseiller départemental. On m’a confié une mission pour tenter d’améliorer l’accès aux services et on ferme la maternité et les trésoreries, on enlève les boites aux lettres … C’est complètement contraire à la démarche proposée et je le ferai remonter dans mon rapport”. “On passe notre temps à combattre, regrette Véronique Marcot, parce qu’on est géré par des experts qui ne connaissent ni le territoire, ni la réalité rurale !“.
Je ne vais pas rester les bras ballants !
“Si l’ARS reste fermée à nos arguments, je ne vais pas rester les bras ballants, insiste François Vannson. Je constitue une association qui sera prête à attaquer en justice en cas de problème et je ferai en sorte que la plainte ne soit pas classée sans suite !”. Les Gaulois sont déterminés et ils le faisaient savoir aujourd’hui ! Pour eux, Épinal doit garder les grossesses à risques et Remiremont, les autres.
