PolitiqueSociété

Rythmes scolaires : le Ministère dit Non !

Pas de dérogation pour la ville d’Épinal ! Le temps scolaire devra bien être réparti sur 9 demi journées. Une décision qui met Michel Heinrich en fureur. Il décide de reporter l’application de la réforme à la rentrée 2014.

« Le rythme de l’enfant a toujours été une préoccupation de la ville d’Épinal, défend Michel Heinrich, député maire d’Épinal. Nous avons essayé de trouver avec les enseignants, la meilleure solution pour l’enfant ».

Le premier projet envisageait de prolonger l’année scolaire d’une semaine et demie. Le second répartissait les enseignements sur 8 demi journées pour libérer une demi journée d’activité pour chaque école.

Pas dans l’esprit de la réforme

Mais le Ministère les a jugés non conformes à l’esprit de la réforme. « Le but premier de la réforme, rappelle-t-il dans son courrier, est d’étaler les enseignements sur 9 demi journées et non de déplacer une ½ journée du mercredi à une après-midi de la semaine ». Regrouper les enseignements sur 8 demi-journées n’allègent pas le temps scolaire.

Il recommande de prendre le temps de la réflexion pour concilier les aménagements du temps de l’enfant (« aménagements dont la qualité est reconnue » et appliqués aujourd’hui dans 10 écoles), avec les contraintes de la réforme.

Pas d’autorisation d’expérimenter

La ville d’Épinal, qui est organisée pour offrir aux écoles volontaires une après-midi d’activité culturelles et sportive, pensait avoir un avantage pour appliquer la réforme. Mais elle se heurte à la répartition des temps d’enseignement.

« Nous avons demandé l’autorisation d’expérimenter notre proposition, poursuit Michel Heinrich, comme nous l’avions fait pour la mise en place du temps d’activité périscolaire en 1989 ». Là encore c’est un refus. «  Parce que les parents n’auront plus le choix entre un système expérimental et le « normal » ».

Application reportée à 2014

Le maire voit rouge. « J’ai fait preuve d’un maximum de bonne volonté, les enseignants aussi. Nous avions un projet qui tient la route et on nous dit qu’on ne peut pas le mettre en place. Donc en 2013, nous ne ferons rien ! On reporte l’application de la réforme à  2014, mais le problème n’est pas réglé. On ne pourra pas alléger le temps hebdomadaire, si on ne prend pas en compte le temps annuel ! ».

Une centaine d’animateurs pour les TAP, dont 60 pour la ville

Le Ministère suggère de prévoir des sorties vers 15h. « Vous imaginez comme c’est pratique pour les parents qui travaillent, » ironise Michel Heinrich, qui ne voit pas très bien comment il va pouvoir gérer la sortie anticipée d’une école complète. La ville emploie 60 personnes pour ces activités. Une centaine d’animateurs (ville, centres sociaux et associations) sont mobilisés sur le temps d’activité périscolaire.

Je vais remonter au créneau

« Nous avons une philosophie, argumente-t-il. L’heure du conte se fait à la BMI, le sport dans les infrastructures appropriées ». Et de conclure: « On n’est pas heureux !  Je décerne un très grand bonnet d’âne à Vincent Peillon. Je ne passerai pas outre, parce que je ne veux pas me mettre hors la loi. Mais je vais remonter au créneau. Ma préoccupation, c’est l’enfant ! Et je ne me pose pas la question de savoir si la décision est rose ou bleue !  »

 

B.Boulay

Journaliste, c'est mon job ! J'aime les rencontres qu'il suscite, la diversité des milieux où il nous mène, les enjeux qu'il explore. J'apprécie le jeu de fil de fériste de l'éthique, qui parfois nous complique bien la vie... Après plus de 15 ans d’actualités locales, ACTU 88 est né. L’essentiel en toute simplicité. ACTU 88, c’est un journal indépendant, une aventure, un regard. C’est l’histoire d’hommes et de femmes qui donnent du sens à des projets. C’est la vie d’un territoire face aux enjeux de l’avenir. Faites-en un favori et contactez-moi ! ACTU 88 sera ce que vous en ferez ...

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page